J'arrive à Columbia d'une humeur de chien. Les choses commencent à sérieusement m'échapper. Et c'est inadmissible. Mon contrôle sur Faith est fragile, et si elle tue bien les cibles que je lui attribue, je n'ai pas pu l'empêcher de mener sa vendetta. Elle nous met en danger, et elle s'en fou. La rage est trop forte. Cette putain d'entité en elle l'alimente, et je ne maîtrise pas. Elle est instable et dangereuse. Elle a éliminé un quart de mes troupes dans des moments de colère. D'autres commencent à me lâcher. Ils lui sont plus loyaux qu'à moi. Il me faux de la chair à canon qui m'obéisse au doigt et à l'œil. Alors imaginez l'agréable surprise que fu la mienne quand j'ai compris qu'un nécromancien était en ville.

Je suis devant une secrétaire qui m'annonce, moi et les deux démons qui m'accompagnent, à ce fameux inconnu. Infiltré dans une université, belle planque.
Une voix grave, vide, lui dit de nous faire entrer.

Nous le faisons d'une façon assurée. Nous nous attendions à être fouillé, mais même pas. Face à nous, deux hommes. Je ne sais lequel est le mage. Ils dégagent tous les deux quelque chose que je n'ai jamais ressentis. Une puissance incommensurable et différente. Je les observe. Me décide à lancer mon pouvoir sur celui qui est derrière le bureau, mais il est inaccessible. J'ai l'impression qu'une masse inconsciente et froide me fait face. Très troublant.

Oh quelle indélicatesse de votre part Monsieur Smith. A votre place, je m'arrêterai là.

C'est plus fort que moi : j'entre dans l'esprit du second homme en présence.

je vous avais prévenu

L'inconnu hausse les épaules, et je bascule dans l'horreur

Je sers les dents quand le mastodont blond reprend la parole. J'enrage. Mais je n'ai aucune chance contre ces... Choses. Quelle qu'elles soient.

Un nouveau monde. Un monde à notre image. Un monde qui serait à nos pieds. Un monde qui, par conséquent, serait prêt à se mettre en quatre pour nous procurer, et vous procurer, ce que vous désirez vraiment. Tout ce que vous désirez. En dehors de ma vie et de quelques autres restrictions.

Je dégluti. En général je n'ai aucune difficulté à convaincre les gens. Parce qu'en général je suis dans leur tête. Mais là, j'ai conscience que rien n'est gagné. Cependant, je ne perds pas confiance en moi.

Il vous suffit de demander. Que désirez vous ? Bien sûr, c'est un investissement sur le long terme. Une apocalypse implacable. Des étapes cruciales. Imaginez un peu. Mort. Guerre. Conquête. Famine. N'êtes-vous pas curieux ? N'y voyez vous vraiment aucun avantage ? Vous ne me ferez pas croire ca.

Je regarde attentivement l'homme de l'autre côté du bureau. Il m'a l'air le plus sensé des deux. Et il semble intéressé. Il me demande de lui parler de la tueuse. Et du vampire.

elle est immortelle. Je veux dire que si on la tue elle rescucite. Pour le moment. Je l'ai rendue à moitié folle. C'est une machine à tuer. Quant au vampire... Lui aussi. Mes espions me relatent les carnages qui laisse derrière lui. Mais lui n'a aucune utilité pour notre plan. Elle est cruciale.

Ce que je me garde bien de lui dire, c'est le lien entre eux. Et le fait que la tueuse est à moi. Rien qu'à moi.
Je réponds aux questions précises de l'homme en costume. L'autre ne parle pas, mais je me méfie de lui. Bordel, mais qu'est ce qu'ils sont ? Cette fusion de monde apporte des nouveautés surprenantes.

Je ne réponds pas au blond. J'ai vite compris qui est le chef ici. Je ne traite pas avec les sous fifres. Ceci dit, je me garde bien de le dire à voix haute. Je mène donc la discussion avec celui qui dirige. Il est agréable, poli, mais quelque chose en lui est en dissonance. Il y a quelque chose qui cloche. Je ne sais pas ce qu'il est. Mais mon instinct me dis que ces choses sont âgées. Très âgées. Et puissantes ! L'autre à parlé de Tartare et de Ragnarök. Je vois pas le rapport entre les deux mythologie, à part que justement ce sont des mythologies. Prudence mon petit John. Prudence.

Nesko Ødegaard continue de m'assaillir de question. Je répond avec grâce. Je lui propose même une entrevue avec le sommet de l'organisation. Ce qu'il refuse dans l'immédiat. Il exige de n'avoir à faire qu'avec moi ou Faith. Qu'il me presse de lui présenter. Je rechigne, mais ne peux m'y soustraire.

Nous continuons ainsi pendant encore une vingtaines de minutes. Et nous partons avec un accord. Si je lui fournit les cadavres il me fournit une armée. Il exige de rencontrer nos cavaliers lorsqu'ils seront là. Et exige des rapports détaillés. Parfait.
Bien sûr en retour je promets monts et merveilles. Et je suis sincère. Une fois l'apocalypse lancée nous serons les Maîtres du monde. Une fois que nous aurons réussi Faith sera mon esclave personnelle, et je régnerai sur l'Angleterre. L'organisation me l'a promis. Bien sûr j'en serais un membre digne et mènerai l'Angleterre d'une main de fer en accord avec mes collaborateurs. On trouvera bien quelque chose pour ces deux... Quoi qu'ils soient.

Je continue d'ignorer le grand blond alors que je prend congé. Saluant poliment et serrant la main de mon interlocuteur d' une main ferme, nos cartes et des promesses échangées. L'organisation peut me remercier.