Retour au bercail feat spike

retour au bercail

Je suis réveillée par les baisers que sème Spike dans mon cou. Je souris, béate, et me blotti contre lui. Je sens son corps froid contre le mien. Il me serre fort dans ses bras, et continue d'alterner baisers et légères morsures dans mon cou, remontant le long de ma mâchoire jusqu'à ce point sensible derrière mon oreille.
Alors que je me retourne pour lui faire face, il se fige. A la lumière de la lune, je le vois, immobile, le regard vide. Comme mort. J'inspire sous le choc et pose ma main, légère comme une plume, sur sa joue, avant de l'en retirer vivement. Là où je l'ai touché, une marque noire apparaît, et se propage sur son visage, qui tombe en poussière. Spike tout entier tombe en poussière contre moi. J'essaie de le tenir, je hurle, mais déjà il n'est plus. La tueuse blonde rit par dessus mes sanglots et s'en va en sifflotant. La voix de Spike résonne alors dans ma chambre

"Faith... Pourquoi faut il que tu détruise tout ce que tu touches ?"

Je me retrouver haletante, assise sur mon lit, la main tendue sur du vide. Je ne sais plus si je rêve ou si j'ai des visions. Tout se mélange dans ma tête. Je crois que, lentement, la folie me gagne. Mes joues sont trempées par mes larmes. Il n'y a plus de poussière. Cauchemar ou vision ? Tic tac Faith, l'horloge tourne et tu n'es pas plus avancée. Je ne supporte plus d'être dans ce lit. Je vais pour me lever et je sens un tiraillement au niveau de l'abdomen, encore un peu sensible. Mon corps sera encore douloureux quelques jours, mais j'ai l'habitude. Ce qui me pèse, c'est se sentiment d'épuisement. Comme si mon énergie était pompée par quelque chose. Comme si je n'arrivais pas à me reposer.

Je me traîne jusque là salle de bain, me déshabille en faisant chauffer l'eau de la douche. Je me glisse sous l'eau brûlante, essayant de chasser mes angoisses. Ce serait plus facile si je n'entendais pas cette voix désincarnée qui répète "Faith... Pourquoi faut il que tu détruise tout ce que tu touches ?". Je l'entend vraiment, elle n'est pas dans ma tête. Je regarde autour de moi, mais bien sûr il n'y a rien.

Je sors de la douche lorsque l'eau se refroidi, presque surprise de ne pas avoir de brûlures au 3eme degrés. Je me sèche et enfile un long peignoir de soie rouge. Je ne prend même pas la peine de mettre des sous vêtements. J'ai l'impression d'agir comme une automate, d'être totalement déconnectée de mon corps. Je me retrouve sans trop savoir comment dans le salon de Drake, éclairées par une dizaines de bougies, à fumer de l'herbe en buvant du whiskey à petites gorgées. La voix est toujours là, rejointe par d'autres, et ne cessent de répéter encore et encore cette même question lancinante, "Faith... Pourquoi faut il que tu détruise tout ce que tu touches ?"  
Je n'en peux plus. Je me lève et parcours du regard les CD présents à côté de la chaîne Hi-Fi. Je choisi d'écouter de la musique douce et tripante, Claan fera parfaitement l'affaire. Je reste des heures ainsi, recroquevillée dans un fauteuil en cuir, concentrée sur la musique, à me droguer et à boire en essayant de toutes mes forces de ne plus entendre ces voix. Ce qui me sors de cet état, c'est cette sensation bizarre, comme si l'air se faisait plus respirable, ou que la terre se mettait enfin à tourner droit. Le temps de comprendre, je lève la tête pour regarder la porte. Une silhouette se découpe parmi les ombres.

Spike est rentré.

Je me lève d'un bond et me précipite vers lui. Je le scrute, faisant l'inventaire de ses blessures. Putain, il a encore la gueule cassée... Je lève une main vers lui, mais je revois alors son visage s'effondrant en poussière. Je suspend mon geste. Je n'ose pas le toucher. Et s'il n'était pas réel ? Tic tac Faith.

Adrenalean pour Epicode

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Au moment où Spike me soulève dans ses bras, j'ai l'impression que les voix perdent de leurs forces. Mais c'est alors qu'il soulève un sac. Je devine au sang et à la forme que c'est une tête coupée. Je fronce les sourcils. Je ne comprends pas pourquoi Spike me redonnerai une des têtes qu'il m a offert ce matin, c'est étrange. Je regarde alors à l'intérieur du sac.

Il me faut un long moment pour comprendre ce que je vois. Mes yeux et mon cerveau ne semblent pas en phase, l'évidence n'arrive pas à se frayer un chemin jusque moi. Je cligne des yeux, silencieuse. Je connais ce visage.

La tueuse de mes visions.

Le soulagement que je ressens à cette vue est de courte durée. La nausée la remplace rapidement.
La voix désincarnée repars de plus belle

"Pourquoi faut il que tu détruise tout ce que tu touches Faith ? Regarde ce qu'il est devenu par ta faute. Regarde ce que les gens que tu aimes deviennent. Tu les rends comme ça. Meurtrière"

J'inspire profondément, et je regarde Spike dans les yeux. J'essaie d'y lire la folie, une trace de ténèbres, mais non. Il semble serein. Satisfait. Seigneur, est ce qu'il aurait traqué cette fille pour m'offrir sa tête sur un plateau? Comment... Je ne comprends pas.

"Tu es en sécurité. Il ne t'arrivera rien de mal. Tu vois qu'il te protège. Il t'aime." . Je tourne la tête, à la recherche de la tueuse originelle. C'est sa voix qui a retenti dans la pièce, c'est sûr. Mais elle n'est pas là. Merde. C'est officiel je suis timbrée.

Je regarde à nouveau Spike. Il semble inquiet et ne me lâche pas des yeux. Je vais pour parler, mais aucun son ne sort de ma bouche. Je me racle la gorge doucement, et me concentre, tentant d'ignorer les deux voix autour de nous qui me conseillent en même temps de dire merci et de fuir. Je ne veux pas inquiéter Spike. Allez Faith, concentre toi sur l'essentiel.

qu'est-ce qui c'est passé ? Tu vas bien ? Les autres ?"

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J'essaie de toutes mes forces de me concentrer sur ce que me dis Spike, mais entendre la tueuse sifflotter du fond de son sac va me rendre folle. Enfin encore plus folle. Elle sifflotte et elle rit, elle m'appelle en riant. Si elle était entière je lui casserais la gueule, mais là je sais qu'elle est morte et que sa tête ne peux pas me parler. Enfin je crois.
Je bois le verre que Spike m'a servi. Honnêtement j'ai assez bu pour le moment, mais je ne suis plus à ça prêt.

J'ai envie de me caler entre les bras de Spike, mais il est tellement blessé que je lui ferai sans doute du mal. Alors je me retiens et tente de l'écouter. Je ne comprends plus rien

"Attends, elle n'a pas essayé de te séduire, n'a pas tenté de t'embobiner plus que ça ? Cela n'a aucun sens Spike, ce n'est pas ce que j'ai vu"

"Parce que tu te fies encore à tes visions! Mais qu'elle abrutie tu fais ! Et tu crois en ce qu'il te dis en plus ? Mais ça ne c'est pas passé comme ça, oh non ma grande. Tu veux que je te raconte ?"

La voix sort directement du sac. Je ne dois pas répondre. Je le sais. Mais elle est là, à me dire qu'elle sait, que je suis stupide, que je suis à côté de la plaque, que je ne vais pas mourir, mais les autres oui

"La ferme"

Je grogne à voix basse, fusillant le sac des yeux. Puis je regarde Spike, je sais qu'il parle parce que je vois ses lèvres bouger mais je n'arrive pas à l'entendre, il y a trop de bruit, trop de voix et ce foutu tambour. Boum boum. Boum boum. Le rythme est désordonné et rapide, je ne sais pas d'où il vient. Spike à l'air en colère. Il à l'air déçu et en colère et je sais que c'est ma faute, mais je ne sais pas pourquoi. Je détourne le regard, et quand je le regarde de nouveau il a l'air enjoué et amusé. Putain, en cinq minutes il a du changer 100 fois d'expression. J'entends le rire de Marie Antoinette, et je sens que je vais craquer.

J'inspire profondément, souffle doucement, et je n'y tient plus. Je me saisis de la main de Spike, m'approche de lui pour me caler contre son corps.
C'est de la magie. Les voix sont moins fortes. Moins agressives. Plus ignorables. J'arrive enfin à entendre Spike, qui me raconte sa lutte dans une salle remplie de démons. Peu à peu je prends un peu plus conscience des choses, je reviens à lui, les voix se calment, prenant le volume sonore de murmures incessants. Je sens mon corps se détendre. Même les tambours de mon cœur sont plus réguliers, maintenant que je suis dans les bras de Spike. Je souffle de soulagement, et arrive enfin à me concentrer sur ce qu'il dit.

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C'est comme un claquement de doigts. Comme un interrupteur. Une douche froide. Bref, ça réveille. Plus de voix, plus d'hallucinations. Juste Spike, ses sentiments et sa possessivité. Comment je pourrais céder aux voix quand un tel homme me revendique, hein ?

"Kal ? Oh c'est.... Je vois. C'était après une bonne bagarre, juste une fois. Tu sais comment je suis après une baston. Spike, il a su que j'étais à toi avant moi. Tu te souviens quand j'suis venu te chercher au club avant ton enlèvement ? Il était content de me voir et m'a proposé.... Et quand j ai décliné, il a dit qu'il voyait que mon cœur était prit. C'est le genre de vampire sans âme mais avec une conscience. Je crois qu'il voulait s' assurer que t'es bon pour moi, et te taquiner un peu."

Je lui embrasse le bout du nez en souriant. C'est pas un sourire immense, mais il est sincère.

" je ne t'en veux pas pour la tueuse. J'espère juste que je ne te transforme pas en décapiteur en série si quelqu'un me regarde de travers. Mais là, je crois que tu as bien fait, même si j'aurais aimé l'interroger et la tabasser un peu moi même."

Je marque une pause. Prends une inspiration.

"je sais pas si c'est parce que j'ai trop bu ou si c'est que je débloque de plus en plus, mais j'entends des voix. J'entendais sa tête sifflotter et me parler. C'est super réel."

Je hausse les épaules, faussement nonchalante. C'est pas comme si on pouvait quelque chose.

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À la question de Spike, je grimace. Je repense à la discussion que j'ai eu avec Dakota, et à comment ça c'est fini. Et la panique à l idée de la prophétie me regagne avec force. Je me colle encore plus contre Spike, quitte à ce qu'il me prenne pour une trouillarde.

On est obligé d'en parler ?

Je couine comme une gamine. Je recule la tête, croise le regard de Spike, et grommele un vague accord en posant ma tête sur son épaule.

En ce qui concerne la quête des visions, il a dit que c'était une sorte de transe qui est sensée montrer la voie à suivre aux tueuses. Celle de Buffy lui aurait annoncer sa mort, et par là même le sacrifice qu' elle a fait en sauvant Dawn. En gros, la majorité des tueuses voient la première d'entre nous, et elle nous donne des indices visiblement pas toujours compréhensibles. Ça peut, et je cite, soit aider soit ébranler profondément.

Je soupire discretement. J'ai envie de m'arrêter là, de ne pas parler du reste, mais peut être que c'est exactement le genre de chose que Spike me reproche de ne pas partager avec lui. Alors je sais que je dois m'y coller, mais je me sens maladroite d'un coup. Je me racle la gorge et recule d'un pas pour regarder Spike attentivement.

Euh... Je crois qu'il faut que je te dise que Dakota et moi on s'est pris la tête. Rien de bien méchant, juste une incompatibilité temporaire. Bon, je l'ai peut être un peu envoyé chier. D'un autre côté il m'a sévèrement gonflé à me reprocher de... Attends j'vais trop vite.

Je prends une lente inspiration profonde, et souffle par la bouche. Je recommence deux autres fois, tentant de reprendre mon calme face à la trouille qui me gagne. La tête coupee se marre doucement. Je reprend place dans le cou de Spike. C'est plus facile si je ne vois pas la désapprobation et la déception dans son regard.

En fait, Dakota m'a parlé d'une prophétie qui dirait que la destruction de la force ne serait qu'une sorte d'étape, un rouage dont l'activation permettrait une putain d'apocalypse. Or toi comme moi on y était, et on sait que la Force c'était déjà une apocalypse en soi. Alors si sa destruction c'est le prologue à une autre apocalypse, je me suis dis que ce serait coton.

Je marque une pause. J'ai tellement pas envie de repenser à ça alors que je suis si bien dans les bras de Spike. En sécurité. Mais je me force à continuer, parce que c'est Spike.


Et là Dakota me sort qu'il y a plein de visions de différents oracles vis à vis de cette prophétie de merde. Et que ces visions sont toutes unanimes : elle pourra être stoppé par deux élus, peut être trois mais il savent pas qui est le troisième. Mais les deux premiers, devine quoi ? Ils doivent être relié à moitié par le sang, doit y avoir une tueuse et un qui a le don de voir ce que les autres veulent cacher ou je sais pas quoi. En gros, lui et moi. Sa mère adoptive doit se ramener pour lui en dire plus.

Je marque une pause. J'entends un très léger sifflottement venir du sac. Elle siffle le même air que l'infirmière psychopathe dans Kill Bill. Je jure que je vais péter un plomb si elle la ferme pas.

J'ai pas super bien prit la nouvelle. J'ai rien cassé ni rien, mais j'ai peut être un tout petit peu paniqué. Il m'a fait une réflexion, j'l'ai envoyé chier, il a surenchérit, du coup... Ouais. C'est pas si facile que ça de retrouver un frère que t as cru mort pendant 20 balais. Je le connais pas. Il me connaît pas. Alors on va s'en tenir à des liens professionnels quelques temps. En fait je crois que... Ses liens avec le conseil me dérangent. Je n'ai pas confiance en eux Spike. Ils ont voulu me tuer, ils nous ont séparé... Et là y a une prophétie de merde qui débarque. Je le sens pas. Je ne veux pas. Tu comprends ? Et lui il est là, à se la jouer blasé, a me cacher des choses, à distiller les informations au compte gouttes, et il faudrait que j'avale la pilule immédiatement avec le sourire.

Je marque une pause, et la voix de la tueuse morte se lâche

Pauvre petite tueuse, t'es qu'une lâche qui va crever dans les pires souffrances. La prophétie prédit la mort. La quête des visions predira la mort. Celle de tous ceux que tu aimes. T'es qu'un putain d'outil, pauvre petite chose. Alors dis moi, pourquoi t'es pas déjà partie en courant à l'autre bout du monde ?

Je craque et je hurle

Parce qu'il est avec moi, pétasse

Je me fige, et me met à trembler. Putain j suis vraiment une merde. Je sais qu'elle est pas réelle, mais merde, je me suis faite avoir. Elle rit aux éclats. J'ai envie de pleurer. Je n'ose toujours pas regarder Spike sans les yeux, je ne veux pas y lire le rejet, la certitude que je suis folle, le dégoût.

Pardon. Je me suis laissée distraire.

Ouais, ça, il avait pas besoin que tu le lui confirme Faith.

Adrenalean pour Epicode

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Du coin de l'œil, je vois Spike jeter le sac au feu, puis l'allumer. Je regarde, comme hypnotisée, le plastique fondre, et le visage enflammé de la blonde, qui me regarde dans les yeux. Son rictus moqueur est figé. Du plastique incandescent est collé à sa joue. Ses cheveux flambent. Et elle... Elle rit. Et elle chante. Je reconnaît la chanson, et je jure bordel que j'entends presque la musique des rolling stones en arrière plan. Quand elle arrive au refrain, machinalement, je fredonne intérieurement avec elle "but don't play with me cause you're playing with fire". Je le prends pour ce que c'est : un avertissement. Une menace. Elle me prévient à sa manière. Me dit que le pire est à venir. Que nous sommes dépassés. Impuissants. Qu'ils ont et auront toujours une longueur d'avance. Qu'ils sont à mes trousses.

Senaya est à côté du feu. Elle me regarde, impassible. La musique diminue. Le rire et les chants de la tête coupée se taisent. La tueuse originelle est toujours la. Immobile. Silencieuse. Menaçante et réconfortante à la fois.

Je cligne des yeux. Reprends doucement pied. La voix de Spike m'atteint enfin, comme lointaine, mais audible.

"ca sera toujours Dakota et toi, et même moi je ne pourrais rien y faire."

Je soupire, les yeux toujours fixés sur le montant de la cheminée, là où Sineya se tenait il y'a un instant. Je hausse les épaules. De quoi on parlait déjà ? Ah oui. Ouin Ouin mon petit frère m'embête.

je t'ai dis, c'est temporaire et un peu ridicule. On s'en cogne. J'voulais même pas t'en parler tellement c'est nul, mais t'as dis que j'devais t'intégrer dans ma bulle. Alors j'essaie."

Je marque une pause, essayant de détacher mon regard de la cheminée. Sans grand résultat. Comme si la tarée pouvait encore en sortir et m'agresser. Une partie de moi me dit que ce serait a moi de jubiler face à elle. C'est elle qui a voulu s'en prendre à moi et c'est elle qui fini en flammes. C'est elle qui a perdu.
Mais la peur est insidieuse. Alors je suis là face à la preuve de la force de Spike et j'oscille entre crainte et victoire. Je fronce les sourcils. Je crois que j'entends encore cette foutue chanson. Il me faut un moment pour me rendre compte que c'est MOI qui chantonne à mi voix.

Putain de cinglée. T'es comme ta mère. T'es une alcoolique mauvaise qui détruit les gens qui tiennent à elle et les met en danger sans se mouiller. Était-ce a Spike de régler son compte à cette pétasse, ou à moi ? Preuve est faite de ma faiblesse. Je soupire. J'ai envie de me tirer d'ici. De rentrer chez moi, dans mon nid. Mais le soleil est proche, et j'veux pas laisser Spike ici, même si il serait plus en sécurité loin de moi. J'me dis que y a ptet une voiture anti bûcher de vampire dans le coin. Voir Spike partir en flammes me terrifie d'un coup. Je m'attend à paniquer pour lui, mais non, rien. Il a 600 ans. Il est plus fort que n'importe qui que je connaisse. Bien plus que moi vu mon état. Alors je n'ai pas à m'en faire. D'ailleurs, j'ai même pas à décider, j'ai qu'à lui demander :

on rentre à la maison maintenant ou on attend la nuit prochaine ?

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Je lève les yeux au ciel. J'aurais du m'en douter ceci dit, c'est clair que Spike n'allait pas réagir autrement. J'aurais mieux fait de fermer ma grande bouche. Voilà ça m'apprendra. La prochaine fois je le saurais.  Bon, ceci dit, les avatars sont plus en état de se battre que moi. Mais...

T'as vu, il veut pas te laisser seule. Donc il demande à d'autres de venir. T' as cru quoi, qu'il allait rester avec toi ? Pauvre petite tueuse, me dit pas que t'y croit encore ? Tu n'est pas stupide à ce point si ? T'es à peine la moitié de la femme que tu étais. Tu crois vraiment qu'un homme tel que Spike va rester avec un boulet ?

Je me tourne vers la cheminée.

Toi, j't'ai pas sonné. Crames en silence.

Moi c' que j'en dit c'est pour toi hein !

Ouais ben mêle toi de tes cendres et fou moi la paix.

Il va te quitter. Tu le sais pas vrai ? T'es juste trop lâche pour l'admettre.  

Je ne répond pas, mais elle continue de parler, encore et encore

Tu le sais au fond de toi. Tu le saiiiiiiis. Avouuuuue leeeeeee. Il te quittera pour une tueuse plus compétente. Plus forte. Moins folle. Mais ce sera une tueuse ça tu peux en être sûre. Après tout, Buffy c'était la vraie, et Dru aurait du être appelée. Il te quittera ptet pour une des protégées de ton frère. Tu deviendrai alors comme une tante pour lui. Tata Faith. Ça serait mignon.

Mais ferme ta gueule putain....

Je m'adresse alors vers Spike sans quitter le feu du regard.

"je te laisse jusqu'à demain soir pour rentrer à la maison. Après moi j'y serais, avec ou sans toi. Et tes schtroumphs peuvent venir si ils traînent pas dans mes jambes.

Voilà ça c'est bien parlé

Je sais, mais ta gueule quand même.  

Finalement on est pas si différentes.

Moi j'ai pas été décapitée

Ouais, mais t'es pas plus vivante que moi quand même. T'es perdue Faith. T'es manipulée. Et ils sont tous en train de te prendre pour une conne et toi tu vois rien, ça me rend folle. Pour toi hein.

Mais ferme la à la fin !

Si j'étais encore en vie, c'est avec moi qu'il aurait fini, tu le sais. Tu l'as vu pas vrai ?

Jamais. Quand il partira ce sera pour une tueuse qui en vaut le coup, pas une cinglée comme toi.

Faiiiiiiith, tu comprends vraiment pas qui je suis ?

Je décide d'ignorer la nana. Elle continue à jaqueter, mais je ne répondrais pas. Ça non.

Trop tard chérie. J'suis dans ta tête maintenant.

Et merde.

concentres toi tueuse. T'es en pleine discussion avec ton mec j'te rappelle.

Je soupire intérieurement : si elle fermait sa grande bouche je ne serai pas distraite !

Je me détourne alors de la cheminée, mais garde le regard baissé, loin du regard perçant de Spike.

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Je jure que je sens mon cœur se briser en entendant les mots de Spike. Ma première impulsion après ses paroles n'est pas de me tirer ou de lui casser la gueule, mais de lui courir après pour le supplier de pas me quitter. Mais mes jambes restent immobiles. Je ferme les yeux, refusant de laisser couler les larmes.

Je crois que c'est mieux comme ça. Déjà il sera moins en danger s'il n'est pas à mes côtés. Tout comme Dakota, Adria et Drake. Qu'est ce que je leur apporte au final ? Ils se font ravager la villa et le club, Kiara est KO, Dakota et Spike me détestent.
Et le pire c'est que je ne suis même pas surprise. J'aurais du m'y attendre. Peut être que c'est dans ma nature, de toujours foirer mes relations avec les gens, mais c'est aussi ce qui m'aide à les garder en vie dans un sens.

Qu'importe si ça me tue à l'intérieur. Qu'importe si tout ça me semble cruel ou injuste. Je sais à présent ce qui me reste à faire. Spike a tord sur beaucoup de choses, mais surtout sur un point : quand il dit que je ne vois pas que je débloque et que je ne l'assume pas. Ça fait des semaines que je lui répète que j suis en train de devenir cinglée, que j'ai peur et tout le tremblement. J'ai essayé sa méthode, la communication, la confiance, toutes ces choses qui ne marchent que pour les autres. C'est fini. Il est parti. Je suis toute seule. Et j'ai pris ma décision, la décision la plus sensée qui ne me soit jamais venu en tête.

Je m'allume une cigarette en battant furieusement des paupières. Je dois réfléchir à comment m'y prendre. Je penses que l'idée du béton est la piste la plus sérieuse que j'ai. Je ne veux pas me jeter lestée d'une pierre dans l'océan, parce que je ne peux pas noyer pour le reste de ma vie sans penser que la chose en moi remontera à la surface, au
sens propre comme au figuré. Je pourrais encore m'en sortir. Mais l'idée du béton me semble parfaite. Une fois que je serais morte, et que le béton sera solide, je resterai dans le béton. La chose que je devient ne pourra pas s'en extraire. J pourrai pas briser les tonnes de béton. Je passerai l'éternité à mourir par suffocation. C'est ma porte de sortie. La seule façon qu'il me reste de sauver ceux que j'aime et d'arrêter de leur faire du mal.

Tout en moi me hurle de ne pas faire ça. Que ça serait laisser mes amis en plan. Que c'est pas ce qui est prévu pour moi. Et c'est justement parce que c'est ce que personne ne semble vouloir que je dois le faire. Mes ennemis ont besoin de moi vivante. Ma folie me ronge parce que je suis vivante. Je fais souffrir mes amis parce que je suis dans leur vies. J'ai jamais été très douée en maths, mais pour une fois l'équation semble simple.

si je pensais que tu es capable de le faire, tu m'ferais presque peur

Tremble pouffiasse. Toute cette merde s'arrête aujourd'hui. Je n'en peux plus. Je ne veux plus. Ça suffit.

Adrenalean pour Epicode

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Le bruit de verre brisé provenant de la cuisine me sort de mes réflexions. Pas besoin d'être devin pour comprendre que Spike est énervé. Et comme à chaque fois qu'il s'énerve contre moi, il s'en prend à ce qui l'entoure. La dernière fois, il a explosé un miroir. Puis un arbre. Oh et il décapite à tour de bras. Seigneur que j'aime cet homme.

C'est pas un homme.

Je ne prête pas attention à la voix de la tueuse et me dirige silencieusement vers la cuisine. Spike est techniquement un vampire, c'est vrai, mais je suis bien placée pour savoir qu'il n'y a rien chez lui qui ne soit pas viril. Ouais, Spike est énervé. Et moi je suis triste, frustrée, et l'idée de ne plus jamais le revoir pour passer l'éternité sans une dalle de béton me fend le cœur. Je me fou de souffrir, mais le manque de lui va me rendre définitivement folle, je le sais. Une toute petite part de moi a envie de baisser les armes et de juste... Le laisser gérer. En mode oui Spike, comme tu veux Spike, c'est toi qui décide Spike. Sauve moi Spike. Aime moi. Me rejettes pas.

Je le regarde, bras croisés, l'épaule contre le chambranle de la porte. Il ne va pas bien. Pas bien du tout. Et moi, au lieu de le soutenir, je suis un poids.

J'ai envie, rien qu'une fois, une seule petite fois avant de disparaître, j'ai envie de l'aider. De le soulager. J'envisage un instant de laisser tomber le peignoir et de le soulager de cette manière là, mais je ne mettrai jamais mon plan à exécution si je refais l'amour avec lui. Alors au lieu de ça, je vais me cantonner à la violence. Une manière un peu moins sympa de se libérer de nos frustrations, mais efficace. Je sais que je ne fais pas le poids face à lui en ce moment, mais la partie honteuse de moi a envie de se faire péter la gueule, qu'il me punisse de ma fuite à venir, et de ce que je suis, de ce que je lui fais.

J'avance lentement vers lui. Me pose devant lui, juste sous son nez. Oooh oui, il est furieux. J'aimerai lui sourire, poser ma main sur sa joue, l'embrasser, lui dire de pas me laisser, que je l'aime, que je suis désolée. Au lieux de ça je serres les dents, penses à l'injustice de ses réactions, et lui colle mon poing dans la gueule de toutes mes forces.

"on a assez bousillé leur baraque comme ça. Retiens toi jusqu à la salle de sport"

Je lui colle un second coup au visage, reouvrant sa blessure à l'arcade. Puis je fais demi tour et me dirige au sous sol, espérant qu'il me suive. Un dernier combat. Un dernier contact avant une éternité sans lui.

Adrenalean pour Epicode

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Moi qui espérais permettre à Spike de se soulager, et qui me disais honteusement que je méritais qu'il me pète la gueule, là je suis servie. Il me fais littéralement voir 36 chandelles. Lorsque j'atterris sur la chaîne hi fi, je me sens victorieuse. Il va se défouler, je lui aurais au moins permis ça. Quand il me ravage de coups, j'essaie de me battre, mais il est bien trop fort. J'essaie de lui rendre ses coups, mais il est rapide et implacable. Et moi je suis tellement faible et fatiguée que je ne fais absolument pas le poids. Je ne peux finalement qu'essayer de me protéger au mieux, mais je suis aussi efficace qu'une mouche qui voudrait se protéger d'un bulldozer. Lorsqu'il me fait traverser la porte d'entrée, je perds plus ou moins connaissance. Je ne suis plus qu'un corps en chiffon qu'il fait tournoyer à sa guise. Il me frappe, m'envoie valser, je suis contrainte d'admettre que je suis complètement impuissante face à lui et à son déchaînement de violence.

J'ai du mal à respirer, je crois qu'une de mes côtes a perforé un poumon. Je ne vois plus rien de l'œil gauche, mon épaule est luxee, mon genoux marque un angle bizarre. Je me rend compte que je suis attachée à l'arbre qu'il a troué tout à l'heure. Attachée, nue, blessée, vulnérable. Et lui, il est toujours autant furieux. Mon corps tremble sans que je comprenne pourquoi. Est ce que c'est la peur, la fatigue, l'adrénaline ? J'en sais rien.

Je relève péniblement la tête. Crache du sang par terre. J'ai l'impression d'avoir exactement ce que je mérite. Qu'il est même encore trop doux par rapport à ce que je compte faire. Peut être pourrais je faire en sorte qu'il me haisse pour de bon. Ça serait plus facile. Plus simple. Plus horrible encore pour moi, mais je le mérite non ?

Je me rend compte alors que je n'entends plus les voix. Je n'entend que le sang qui bat dans les tempes, et mon souffle rauque et erratique.

tu te sens mieux ?

Adrenalean pour Epicode

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Il se barre. J'hallucine, il se barre. Il me laisse là, sans défense, toute nue, à la merci du premier venu. Il m'abandonne. Il fait de moi une proie et il m'abandonne. Je sens au fond de moi monter une panique incontrôlable, je ne frôle plus l'hystérie, non, j'y plonge allègrement. Je hurle à m'en casser la voix, j'essaie de me défaire de mes liens mais cet enfoiré sait y faire avec les nœuds. Je tire sur les liens de toutes mes pauvres forces, je sens le sang couler là où ma peau brûle de mes efforts. Je me sens comme un putain d'animal blessé et impuissant.

Lorsqu'il revient, je ne me calme pas. Je hurle de plus belle et essaie de le frapper, je fais mine de le mordre, je l'insulte, le menace, le supplie. Il ne réagit pas, me colle une clope dans la bouche et commence à me soigner. J'essaie alors d'échapper à son contact en me tortillant pitoyablement, et encore une fois il fait comme si de rien n'était.

Enfin il prend la parole. Et je ne m'attendait absolument pas à ce qu'il me dise tout ça. Il me dit qu'il refuse mes voix, comme si moi j'en voulais, comme si j'y pouvais quelque chose. Il appuie là où ça fait mal, en me disant que je ne suis même plus une tueuse. Enfoiré.

Il me redresse, écorchant mon dos contre l'arbre. Je le regarde le cher mon sang sur ses doigts, me réduisant à un simple en-cas. Il me mord, encore et encore, et je vrille. Je hurle, le menace à nouveau, le supplie d'arrêter, de me détacher, de ne pas me faire ça :

Spike fais pas ça je te l'interdis ! Arrête, je t'en supplie, arrête Spike merde ! Non non non Spike pas là Spike putaiiin"

J'essaie de ruer, de me protéger, mais il se sert sur moi comme sur un banquet, je ne peux absolument rien contre lui. Il me domine complètement. Je me sens trahie. Il sait, bordel il sait et il a vu ce que ça m'a fait quand j'étais gosse, et il me remet dans la même situation, il se sert de mon corps malgré mon consentement, il m'a réduit à l'impuissance. Et je lui en veux de me faire ça, et je m'en veux de ne pas vraiment lui en vouloir. Parce qu'il ne prend rien qui ne sois pas à lui. Il a raison. Je suis à lui. Malgré les traumatismes qu'il fait remonter, j'ai encore confiance en lui, j'ai toujours confiance en lui. Je ne comprends même pas mes putains de sentiments. Je sais qu'il essaie de me faire passer un message mais je ne comprends pas, je ne sais pas ce qu'il veut. Je hurle, je suis furieuse et reconnaissante, je suis triste et soulagée , j'ai peur et je n'ai pas peur, je suis putain de perdue.

Mais qu'est ce que tu veux de moi à la fin ? Qu'est ce que tu veux de plus? QU'EST CE QUE TU VEUX DE PLUS SPIKE ? J't'ai déjà tout donné. Qu'est ce que tu veux de moi merde ?

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Me battre contre lui ? Mais qu'est ce qu'il me raconte encore ? Mon incompréhension s'accroît quand il me demande de boire son sang. Quoi ? Mais non mais y'a pas....

Lorsque son fluide vital entre au contact de ma bouche, mon cœur s'arrête de battre. Un long moment suspendu alors que le goût capiteux de son sang explose sur mes papilles. Une soif que j'ignorais avoir se réveille du fond de mes entrailles. Mes dents se plantent dans son avant bras, et j'aspire à moi le précieux liquide.

Un énorme boum retentit alors. Mon cœur se remet à palpiter. En moi, je sens quelque chose courir le long de mes nerfs, de ma conscience et de mon âme. Une connexion. Un lien indestructible entre moi et les autres tueuses. Leur force. La première tueuse, et toutes les autres depuis elle. Chacune vibre en moi. Je me concentre sur ce concentré de pouvoir. Aspire encore le sang de Spike. Je suis puissante. Sauvage. Indomptée. Je suis forte. Je suis une tueuse.

Je tire sur mes liens, je sais qu'ils ne vont pas tarder à céder. Je me focalise sur la toile de connexion que je sens. Les liens cèdent. Je repousse violemment Spike qui se retrouve à plusieurs mètres de moi. Je titube, mais je fais un pas en avant. Je me retrouve là, debout, blessée, une épaule pendante, et je me sens bien plus forte que je ne l'ai été ces derniers temps. Quelle ironie.

J'avance vers Spike, qui s'est relevé. Son air est impassible, je sais pas ce qu'il veut, ce qu'il pense, il ne laisse rien passer. Mais je suis furieuse putain, et je sais même pas pourquoi. Puis je le vois poindre derrière lui. Le premier rayon de soleil de la journée. Ma fureur s'envole. Il ne se serait pas fait prendre par surprise par le soleil, il le savait, mais il a prit le risque. Et il me fournit un avantage tactique au cas où. Je souris, crachant de nouveau du sang. Et je me retrouve devant lui

et maintenant Spike, qu'est ce que tu veux putain ? Qu'est ce que t'attends de moi ? Et soit clair, j'en ai ras le bol de pas comprendre

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Je ne suis pas sûre de comprendre ce qu'il me dit. Parce que je crois comprendre ce qu'il ne dit pas. Et c'est beaucoup. Et c'est comme moi. Du coup, je mets quelques secondes à réaliser qu'il se met volontairement au soleil. Sa peau commence à fumer, mais il ne bouge pas l'imbécile.

Je lui saute dessus, le ramenant à l'ombre, en sécurité. Même si une partie de moi estime qu'il mérite bien de rôtir au soleil pour m'avoir péter la gueule. Faut croire qu'entre nous, c'est de l'amour violent. Un truc du genre. Du coup je lui fauche les jambes histoire qu'il se retrouve sur le cul. J'ouvre la bouche pour l'engueuler, pour l'envoyer chier, mais j'ai le malheur de croiser son regard. Les mots meurent sur mes lèvres.

Je me détourne à moitié, et passe les mains sur mon visage. Nan mais quelle abrutie! Et lui aussi tiens. Comment je vais faire maintenant pour mettre mon plan à exécution hein ? Comment j'vais pouvoir me bétonner le corps en sachant que si je le fais, il risque de faire une connerie plus grosse que lui ? Merde, c'était facile comme plan tant que je ne me demandais pas comment allaient le prendre les gens. Parce qu'ils sont sensés s'en foutre en fait. Mais très clairement, Spike lui il s'en foutrait pas. Et voilà, j'suis baisée. Aussi simple que ça.

et merde.

Je regarde au loin, le chemin qui ramène à la villa. Il serait tellement facile de l'empreinter, et de partir. De mettre mon plan en action. Et je suis persuadée que ce serait pour le bien de tous. Mais lui, il ne me laisserai pas faire. Il ne me laisserai jamais faire quelque chose qui puisse me nuire. Je soupire, et m'agenouille dans l'ombre. A ses côtés.

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Il me dit qu'il m'aime. Et cette fois ci, aucune surprise, aucune dénégation en moi. Ouais, ce mec m'aime. C'est une évidence, une certitude. Il m'aime même malgré lui, si je comprends bien ce qu'il me dit ensuite. Et ça je le comprends. Parce que moi aussi, je l'aime malgré tout. Tellement que ça n'a aucun sens. Toute cette histoire n'a aucun sens, si on y réfléchit bien, mais ses sentiments, nos sentiments, sont toujours là. De plus en plus même.

La femme que je suis execre la domination masculine. Jamais un homme ne décidera pour moi ou ne m imposera quoi que ce soit. C'est ce que je me suis toujours promis. Pis lui il arrive, avec sa gueule cassée et son caractère de merde, et il va jusqu à me tabasser pour m imposer son point de vue. J'ai jamais connu plus dominant et directif que lui, et je sais que ça va nous apporter des engueulades monstres.

Je fini ma clope et lui en chipe une autre. Je la fume, assise à côté de lui, la tête sur son épaule, les genoux remontés sur ma poitrine. Je sais même pas par où commencer. Quoi dire. J'en sais rien. J'ai peur de gâcher le moment.

alors lutte pas.

3 mots. Il m'aura fallu trois mots pour déposer les armes.
Je sais qui il est. Je sais que notre relation ressemblera parfois à ça. A l'un d'entre nous qui casse la gueule à l'autre pour lui faire entendre raison. Et parfois elle sera plus douce. Elle sera ce qu'on en fait.

arrête de lutter. Et... Moi aussi je vais arrêter. Je vais nous donner une vraie chance. Mais par soucis d'honnêteté, sache que j'ai trouvé une solution pour ne plus jamais nuire à quiconque. Si jamais je devais être une cause perdue.

Je soupire. Et comme je prend conscience de ce que je viens de dire, j'essaie d'alléger l'atmosphère que mes mots font peser en posant une main sur son bras.

il va falloir que tu sois un peu plus patient avec moi. Je sais que j'en demande beaucoup mais bordel Spike tu peux pas me casser la gueule à chaque désaccord. Ni détruire à moitié les villas des copains. Encore moins notre maison. Y a des choses que je ne maîtrise pas en moi, c'est assez flippant sans qu'en plus je me prenne la tête à me dire que tu risque de me renvoyer chier et de me planter. Quand je te disais que je rentrais à la gare, je te disais simplement que je ne maîtrise pas tout et que je refuse de mettre des gens en danger. Je suis un danger pour tout le monde sauf toi à ce qu'il semblerait. J'vais pas te fuir toi. J'vais les protéger eux.

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mais je veux pas te faire de mal Rocky

Je souris à sa proposition de lui casser la gueule. De n'importe qui d'autre j'aurais très mal pris cette phrase. Parce qu'on ne me laisse pas péter des tronches, je le fais et c'est tout. Mais là clairement si je devais le battre c'est effectivement parce qu'il me laisserait faire. Et c'est super sexy, de tomber sur quelqu'un de plus fort que soi qui ne nous veut pas de mal. Ceci dit....

fanfaronne pas trop, laisse moi quelques jours pour me remettre d'aplomb et on verra si t es en mesure de m'en empêcher

Je lâche un soupire de bien être et je ferme les yeux, la tête toujours sur son épaule. Je frissonne alors qu'un filet de vent fait bouger mes cheveux, chatouillant ma nuque. Je prend alors conscience que je suis dehors, au petit matin, avec un vampire qui devrait être à l'abri depuis bien longtemps. C'est pas parce qu'il est très fort et très vieux et très viril qu'il est insensible au soleil, merde ! J'ai pas envie de rentrer, mais je crois pas qu'il rentrera sans moi. Je décale alors ma tête pour que ma bouche soit à hauteur d'oreille de Spike et je lui mordille la mâchoire

c'était sympa ces préliminaires. Mais on pourrais ptet rentrer maintenant non ? Tu sais le soleil toussa...

Je hausse les épaules avec un sourire en coin, et étire mes bras au dessus de ma tête, réveillant mes douleurs aux côtes.

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Je mets quelques secondes à comprendre de quoi Spike me parle. Je contemple alors mon épaule. La fais rouler. Lève le bras. Baisse le bras.

OH

Y'a pas à dire, l'éloquence, quand on est pas prêt, ça choque, pas vrai ?
Je comprends pas comment c'est possible. Est ce que c'est encore une bizarrerie à la Faith ? Sans doute. Et je decide m'en foutre. Mon épaule est guerie, ben youpi. Chouette. Merci l'univers. Où merci au sang de Spike.

ouais, faut croire.

Je décide de pas m'y attarder, et me lève histoire de faire l'état des lieux. Enfin du corps.
Je respire mieux, mon poumon semble ne plus être percé. Mes côtes sont encore une peu douloureuses, mais rien de grave. Mon nez est à sa place, et il n'est plus cassé. Je m'étire, et je palpe mon abdomen. J'ai pas l'impression que ça continue de saigner à l'intérieur. Bien sûr, si je ne ressemblait pas à la doublure de Carrie au bal du diable, j'arriverai à y voir plus clair. Je passe une main dans mon dos, il est lisse comme une peau de bébé, bien loin de saigner des écorchures de l'arbre.

Je regarde autour de moi à la recherche de mon peignoir. Mes lambeaux de ce qu'il en reste ne sont bien évidemment pas portable. Je soupire. Je ne suis pas très pudique de nature, alors encore une fois, je hausse les épaules.

Je m'installe à nouveau contre Spike, cherchant la meilleure position, un peu comme un chaton. Enfin satisfaite, je soupire de contentement et ferme les yeux, fermement blottie contre lui.

Mon mec est là. Il va bien. Je vais bien. Tout va bien.

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Je suis sur le point de m'endormir quand Spike me lève et m'enfile son cuir. Je m'apprête à râler, parce que merde j'étais bien, mais l'envie me passe aussitôt que je regarde le ciel. Ouais, si je ne veux pas avoir une relation avec une urne funéraire, je ferais bien de me dépêcher.
Je fonce à la cave de villa, et après quelques minutes je trouve ce que je cherchais. Alors que j'apporte sa couverture à Spike, je croise un shtroumph. Je m'arrête devant lui, et reconnaît le mec qui volait devant la fenêtre... Quand étais ce déjà ? Hier matin ?

"excuse moi... J aurais des trucs à faire dans l après-midi et j'aurais sûrement besoin que quelqu'un m'accompagne, tu sais au cas où.... En fait, y a même certains d'entre vous qui vont sûrement être collé à mes basques non stop si on laisse faire Spike."
Le shtroumph me regarde sans dire un mot, mais un léger sourire ourle ses lèvres
" j'suis une putain de casse couilles et j'vais probablement rendre dingue celui où ceux qui vont s'y coller. Préviens tes potes et mettez vous d'accord là dessus, OK ? "
Il sourit franchement. Hoche la tête. Je le remercie et il s'en va, toujours sans prononcer un mot. Ouais mec, parler, c'est surfait, ça a été mon credo pendant des années. Mais depuis Spike, j'ai l'impression que je fais que jacter, encore et encore.

Je le retrouve à l'ombre sous les arbres, et lui tend la couverture anti feu. Nous nous dirigeons alors vers la villa d'un pas vif. Une fois à l'intérieur, je me dirige dans la chambre que j'occupe depuis que je suis arrivée, et je me rend compte qu'elle est dans un état pitoyable. C'est donc comme ça que je traite mes amis. Ils m'offrent un abris, je le saccage. Super. Enfin, je le saccage moins que Spike, c'est déjà ça.

Je sens ma nuque me picoter, me retourne et vois Spike arriver dans l'encadrement de la porte. Je souris : je l'ai senti arriver cette fois. Lentement, je fais glisser son cuir le long de mon corps nu et lui jette dans les bras, avant de me détourner, décidée à prendre une douche afin de virer toutes les traces de sang, pour enfin me coucher et dormir quelques heures.

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Lorsque je reviens dans la chambre, Spike est déjà endormi. Je me glisse contre lui, savourant son odeur, et je le contemple un moment sans bouger.
J'ai l'impression de n'être à peu prêt moi qu'avec lui. Comme si dès que j'étais loin de lui, tout s'embrouillait dans la tête.
Je suis tellement fatiguée.
Dans son sommeil, il me colle à lui. Je souris. Ce n'est pas lui qui déplace son corps jusqu'à moi, non. Il me colle à lui. Comme si je l'étais. A lui.
Ça me plaît bien je crois.

J'ouvre les yeux brusquement. J'ai dormi. Vraiment dormi. Sans rêve ni vision, juste.... J'ai dormi.
Je suis toujours dans les bras de Spike, et j'aimerai y rester encore. Cependant je vois que mon écran de téléphone est lumineux, ce qui signifie que quelqu'un essaie de me joindre. Encore. Discrètement, pour ne pas réveiller l'apollon qui dort à mes côtés, je me lève et vais sans la salle de bain.
Un message répondeur de John me rappele que, oups, je ne l'ai pas rappelé. Je vacille sous un mal de tête violent et soudain, signe d'une vision à venir. Je soupire et serres les dents. Et me retrouve à genoux, l'odeur du souffre et du sang m'assaille, les cris d'horreur et de douleur, les démons par millier, et Spike, torturé, assassiné devant moi. Les cadavres empilés. Adria. Dakota. Drake. Les mini tueuses. Buffy et ses amis. Tous morts. Et la première d'entre nous qui me regarde, sévère, en me disant que tout ça arrivera à cause de moi.
Je reviens à moi et j ai juste le temps de me pencher sur les toilettes pour vomir mes tripes.
Mécaniquement, aussi silencieusement que possible, je prends une douche, m'habille, et descend dans la cuisine afin de m'injecter 3 litres de café. Directement dans les veines, ça irait plus vite, mais je n'aurais pas la joie de me brûler la langue. Adria et Drake ne sont pas en vue, la maison est silencieuse. J'envoie un sms à John, qui me répond immédiatement. Je le retrouverai, mais Mike étant parti en vacances, il propose de me rejoindre chez lui. Le rendez vous est pris, j'ai une demi heure devant moi.

Je sors alors et tombe nez à nez avec shtroumph oiseau, accompagné d'un autre schtoumph, plus trappu et plus massif, mais qui n'a pas l'air plus aimable que lui. Son nez un peu aplati et sa posture me font penser à un grand dos argenté. Lui, ça doit être un gorille.

vous avez été vilain et condamné à me servir de baby sitter?

Le gorille secoue la tête en souriant

Tu plaisantes ? Certains étaient prêt à se battre pour être sur cette mission.

wow vous vous ennuyez tant que ça ici ?

Il rit de plus belle

Non. Mais tu attires la violence à toi comme un aiman. C'est en restant avec toi qu'on a le plus de chances de se battre.

Spike est pas mal dans son genre

Nous avons entraîné Spike. Il est fort. Pas toi.

Je lui colle mon poing dans le visage et un coup de pied dans les genoux. L'oiseau ne dit toujours rien, mais il sourit de plus belle. Je hausse les épaules et sors de la villa, mes deux gardes sur les talons. Puis je gromelle et fais demi tour, entrant dans la cuisine, et trouve du papier et un stylo.
partie voir John, puis gare. Deux avatars avec moi. Teléphone chargé et pas en silencieux. T'en fais pas pour moi. Je t'attends au coucher du soleil à la maison. T'aime. F
Je dépose le mot sur l'oreiller à côté de Spike, qui dort encore comme un bienheureux, et rejoins mes men in blue.

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